Biographie Philippe VENDRIX
Licencié en 1985 en histoire de l’art, archéologie et musicologie à l’Université de Liège, en 1986 il soutient un DEA en musicologie à l’École Normale Supérieure de Paris, grâce à une bourse de la Fondation Camille Héla. L’année suivante, en 1987, il poursuit ses études à l’University of Arizona (Tucson), sous la direction de James R. Anthony (1922–2001), spécialiste de musique française baroque. À Tucson il obtient un master en musicologie en 1988. Revenu à l’Université de Liège, il y soutient en 1991 une thèse de doctorat Aux origines d’une discipline historique. La musique et son histoire en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui sera publiée à Genève par Droz en 1993.
1990-2000
Chargé de recherche du Fonds National de la Recherche Scientifique de 1992 à 1994, il se consacre à l’étude de l’opéra-comique et édite deux ouvrages sur le sujet : L’opéra-comique en France au XVIIIe siècle et Grétry et l’Europe de l’opéra-comique. En 1994, il devient chargé de recherche au CNRS et rejoint le Centre d’études supérieures de la Renaissance de Tours. Il édite en 1994 trois grands motets de Henri Dumont (1610-1684), organiste et compositeur de Louis XIV, et publie le Vocabulaire de la musique à la Renaissance qui sera réédité en 2016. Il centre ses intérêts sur la musique de la Renaissance, de la production musicale d’Eloy d’Amerval (c. 1455-1508), poète et compositeur actif à Orléans et à Tours, à la chanson française du poète et composteur liégeois Jean Guyot de Chatelet (1512-1588), au volume sur La musique à la Renaissance, et à des études sur la théorie musicale et la notation.
2000-2010
En 2001 il obtient l’Habilitation à diriger des recherches et en 2004 est promu Directeur de Recherches au CNRS. Durant ces années, il se consacre à la recherche sur le patrimoine musical en France, avec un projet sur la musique en Picardie – soutenu par la Région Picardie et qui aboutira dans la publication du volume collectif La musique en Picardie–, à l’étude des rapports entre mathématique, musique, proportions et théologie qui débouchera sur plusieurs volumes collectifs, tels que Music and mathematics : from late medieval to early modern Europe, Musique, théologie et sacré, d’Oresme à Érasme, Proportions. Science, musique, peinture & architecture.Parallèlement, il développe à l’international les activités du Programme Ricercar avec des accords de collaborations avec la Croatie, un projet européen EACEA-Programme Culture Aux confins de l’Humanisme-Monde Slave et Culture méditerranéenne, l’ouverture à la science ouverte et la publication en ligne des éditions musicales de l’équipe Ricercar, de sources et de corpus musicales, ainsi que de recueils d’essais, comme La musique de la Renaissance au XIXe siècle.
Membre nommé de la commission mixte du RILM (Répertoire International de Littérature Musicale) à New York City à partir de 2005, il en devient ensuite président (2009-2011), puis membre du comité de direction (2012-). Il participe aux activités de la Société International de Musicologie en tant qu’éditeur en chef d’Acta musicologica, publication périodique de la société (2000-2010).
En 2007, il est élu à la direction du Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, fonction qu’il lui est renouvelée et qu’il maintient jusqu’en 2016.
2010-2020
Les sources musicales de la Renaissance sont parfois conservées de façon lacunaire, et ne nous parviennent que des œuvres incomplètes auxquelles il peut manquer une ou plusieurs voix. Ces œuvres, souvent écartées du canon classique, deviennent objet d’études, grâce à un travail de restitution des parties manquantes, qui permet d’appréhender l’écriture musicale de la Renaissance et de développer une pédagogie d’apprentissage du contrepoint. Trois Écoles thématiques du CNRS (2010-2012) et le projet Atelier Virtuel de Restitution Polyphonique (2010-2013) –promus par Philippe Vendrix– permettent à de nombreux experts internationaux de travailler à Tours et d’épauler des étudiants provenant d’universités européennes, nord-américaines et australiennes dans leur analyse de ces procédés de composition. À la suite de ces travaux, Philippe Vendrix oriente l’équipe du Programme Ricercar vers le développement d’outils numériques pour l’analyse musicale, avec l’École thématique du CNRS Digital polyphony. Polyphonies Renaissance-Baroque et ressources numériques (2016) et avec l’adoption du langage MEI (Music Encoding Initiative) pour toutes les éditions musicales de « Ricercar ». Un premier résultat de ces expériences se concrétise avec Gesualdo Online, consacré au compositeur Carlo Gesualdo da Venosa (1566-1613).
Numérique et pluridisciplinarité s’ancrent ainsi dans la démarche de la recherche fondamentale. En 2015, grâce à la collaboration de plusieurs laboratoires des universités de Tours et d’Orléans et au soutien de la Région Centre-Val de Loire, Philippe Vendrix crée Intelligence des Patrimoines, un programme pour le développement de la recherche pluri- et interdisciplinaire, autour des patrimoines naturels et culturels. Parallèlement, il invente une installation d’immersion musicale pour la valorisation de la recherche musicologique le Cubiculum Musicae.
Ces projets et l’importance qu’y prend le numérique ne ralentissent pas l’activité éditoriale de Philippe Vendrix. A la collection « Epitome musical » qu’il a créée dans les années 1990 (chez Champion, Klincksieck, Minerve puis Brepols) et qui compte près de 100 volumes, il dirige deux autres collections, l’une musicologique (« Musicologie » chez Classiques Garnier, 11 volumes) et l’autre consacrée à l’époque moderne (« Etudes Renaissantes » chez Brepols, 31 volumes).
Parallèlement à ses activités au sein du Centre d’études supérieures de la Renaissance, Philippe Vendrix devient directeur de la Maison des Sciences de l’Homme de Tours à laquelle il confère une dimension régionale – elle devient Maisons des Sciences de l’Homme Val de Loire -. Il obtient la labélisation d’unité de service et de recherche du CNRS. Convaincu du rôle des MSH dans le paysage des sciences humaines et sociales, Philippe Vendrix est élu président du Réseau National Maisons des Sciences de l’Homme (2014-2016). Il inscrit le RnMSH au nombre des infrastructures de recherche nationale.
Mandat de président de l’Université de Tours (2016-)
En mai 2016, Philippe Vendrix est élu président de l’université de Tours. Il mène dès le début de son mandat une politique résolument tournée vers l’amélioration des conditions d’étude. Il transforme le service de médecine préventive en véritable service de santé universitaire fors d’une équipe médicale et paramédicale pluridisciplinaire. Il mène une politique anti-discriminations qui vaudra à l’université d’être à deux reprises récompensées du Label Orange de l’UNESCO. Quant aux dispositifs en faveur des étudiants transgenre, ils ont inspiré plusieurs universités sur le territoire national.La politique sociale et les conditions de travail ont également constitué un élément essentiel du mandat. Première université à avoir adopté le télétravail, l’université a déployé un nouveau régime indemnitaire. L’amélioration des conditions de travail s’est traduite par un travail sur le patrimoine foncier et immobilier de l’université de Tours. Concrétisée par un Schéma Pluriannuel de Stratégie Immobilière, fondement de la dévolution immobilière, la politique immobilière s’est manifestée par le lancement et la programmation de plusieurs chantiers : réfection de l’IUT de Tours, réhabilitation totale du bâtiment de recherche médicale Vialle, lancement d’une construction supplémentaire à l’École Polytechnique, initiation du chantier de réhabilitation des Tanneurs, contribution au projet de Nouvel Hôpital Trousseau pour la recherche universitaire.
Depuis 2016, l’université de Tours a été lauréate de 4 programmes PIA : en 2017, PIAE 2, DUNE, projet New Teach (1,2 millions d’euros sur 3 ans) et PIAE 2, Disrupt Campus, projet Digital Learning Lab ; en 2018, PIA3, Nouveaux Cursus Parcours de Réussite Modulaire (8 millions d’euros sur 10 ans) ; en 2020, PIA 3 - Campus des métiers et des qualifications, projet Patrimoines, Métiers d'Art et Tourisme. L’attention portée aux chercheurs et aux laboratoires dont certains sont construits en lien avec des partenaires (CHU, INRAE, CNRS, INSERM) a conféré à l’université de Tours une visibilité internationale plus grande comme en attestent les classements. En 2018, l’université de Tours est dans le classement de Leiden à la 805e place (sur 938 universités référencées) avec 1247 publications. En 2019, l’université de Tours figure pour la première fois au palmarès du Times Higher Education. En 2020, l’université de Tours figure pour la première fois au classement général des universités de l’ARWU.