Partager

A la rencontre de Maria Cabrera

  • Vie des personnels,
  • Vie de l'université,

Journée Internationale des droits des femmes

Originaire d’Équateur, Maria Cabrera est arrivée en France en 2005 en rejoignant celui qui partage toujours sa vie. Elle s’investit 1 an pour apprendre le français au CUEFEE afin de poursuivre ses études supérieures en Biologie puis à l’IUT de Tours en Génie biologique. C’est en intégrant l’université de Tours en octobre 2009 qu’elle devient technicienne dans un laboratoire de recherche. Nous la rencontrons au Centre d ‘études des pathologies respiratoires, unité mixte INSERM-université de Tours qui s’intéresse aux maladies pulmonaires et respiratoires afin de trouver de nouvelles thérapeutiques.

Un évènement marquant dans votre vie professionnelle?
« C’est plutôt dans ma vie étudiante que cet évènement s’est déroulé. Je viens d’un pays en voie de développement, l’Équateur, et ce qui m’a le plus marqué c’est la possibilité en France de poursuivre des études supérieures ouvertes à tous ou presque. En Équateur, cela existe mais il y a surtout un enseignement privé très cher. En France, j’ai constaté que les opportunités sont plus nombreuses et que la mixité sociale existe dans les études supérieures. »

Votre projet lorsque vous étiez enfant?
« Je voulais être professeure ou vétérinaire. J’aimais beaucoup ma professeure lorsque j’étais enfant et je jouais aussi à ouvrir mes peluches et à sortir ce qu’il y avait dedans. Vers 15 ans, ma professeure de biologie nous avait fait utiliser un microscope et c’est à partir de là que j’ai souhaité m’orienter vers cette discipline. La science m’intéressait beaucoup. »

Une évolution au sein de l’université?
« Je ne sais pas si c’est l’université qui a évolué ou bien si c’est moi qui ait évolué mais je ressens un engagement plus marqué pour l’égalité et l’environnement. En tant qu’assistante de prévention, j’ai vu aussi une vraie évolution de la prise en compte de la santé et sécurité au travail. Tout est plus formalisé et plus abouti. »

Quels conseils pourriez-vous donner aux autres jeunes femmes ?
« En science, il y a très peu de femmes chercheuses. Je pense que les femmes ont largement les compétences qu’il faut et je pense qu’il est important de se faire confiance et de se connaitre soit même tout en gardant à l’esprit qui on est et d’où on vient. »

Une idée pour améliorer l’égalité à l'université?
« Je ne sais pas trop. Je pense qu’on progresse, il faut appeler les gens à apprendre à se connaitre les uns les autres, quelque soient les métiers. On a des idées reçues les uns sur les autres. Dans le cadre de mon travail, on nous a proposé de partir à la rencontre de médecins et de partager leur quotidien. Cela a changé notre perception et a renforcé la solidarité. Je comprends mieux les demandes qui sont faites parfois. »

C’est quoi l’égalité femmes-hommes pour vous ?
C'est un principe républicain qui permet de partager les mêmes droits face à la loi, les mêmes obligations. C'est un principe auquel je suis attachée, cependant, je pense que la différence est un atout parfois qu'il ne faut pas oublier. Il y a des différences qui ne peuvent pas être niées: caractère, personnalité, histoire. Différences que l'on trouve également au sein même des groupes féminin et masculin. notre différence peut nous permettre de contribuer au collectif, chacun, chacune."

Y’a t-il une hiérarchie entre les femmes et les hommes ?
« Non, ce n’est pas mon idée. Les hommes et les femmes peuvent atteindre les mêmes objectifs professionnels. Les femmes ont les mêmes capacités. »

Une anecdote sur l’égalité?
"Une femme chercheuse m'avait dit qu'en recherche, c'était difficile d'être une femme. Je constate qu'effectivement, les femmes sont plus présentes en tant que techniciennes que dans les postes de direction. ça m'a frustrée de le constater et d'entendre cette femme dire cela. Je m'interroge encore sur l'origine de cette situation et sur cette remarque: avait-elle eu à souffrir de cette situation? Je ne sais pas. Ce que je constate, c'est que plus on monte dans la hiérarchie, plus les sujets en lien avec la gestion de projets, RH, budgétaire prennent de place et plus on y voit des hommes. Ce n'est pas ce que j'aimerais: à gérer, je préfère "faire"."