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Une étude met en lumière le rôle d’une famille de lipides pour traiter certains cancers

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Une unité de recherche mixte INSERM et université de Tours (Niche, Nutrition, Cancer et métabolisme Oxydatif – N2Cox) publie une étude* décrivant le rôle d’un certain type de lipides (appelés alkényl-lipides) pour réduire l’agressivité de cellules cancéreuses. Une première qui ouvre de nouvelles perspectives de traitements des cancers du sein et de la prostate, qui sont respectivement les plus fréquents chez la femme et l’homme en France (source : Institut National du Cancer). Ces avancées sont le fruit d'une collaboration entre 4 équipes de recherche fédérées au sein du Cancéropôle Grand Ouest.
 

Communément appelés « graisses », les lipides jouent un double rôle dans l’organisme humain : elles stockent l’énergie nécessaire et assurent la bonne structuration des membranes (enveloppes qui entourent nos cellules). Ces lipides peuvent être naturels (produits de la mer, huiles), synthétiques (notamment dans certains médicaments) ou endogènes (créées par nos propres cellules).

C’est à ce dernier type de lipides que cette étude s’est intéressée, et plus particulièrement à deux classes endogènes que sont les alkyl et les alkényl-lipides. Ces dernières sont contenues dans les membranes des cellules, à proximité du canal SK3, une protéine présente dans les membranes de nos cellules et qui favorise -entre autres- la migration de cellules cancéreuses responsable de leur agressivité et du développement de métastases.


Les alkényl-lipides réduiraient l’agressivité des cellules cancéreuses


L’étude menée a décrit pour la première fois avec précision le rôle de ces deux classes de lipides endogènes, qui est de cibler ce canal SK3. Les alkényl réduiraient l’activité de ce dernier, limitant de fait l’agressivité de cellules cancéreuses alors que les alkyl-lipides au contraire des activateurs du canal SK3.

Ces travaux donnent donc des pistes pour améliorer les traitements des cancers du sein et de la prostate, qui contiennent des plus grandes quantités en alkyl- et alkényl-lipides que les tissus sains, en favorisant les alkényl- au profit des alkyl-lipides. Les alkényl-lipides sont présents dans les produits de la mer (coquille Saint-Jacques…) et pourraient à terme être produits synthétiquement pour s’intégrer dans la composition de médicaments curatifs.


Partenaires financiers de l’étude :

  • Conseils régionaux de Bretagne, Centre-Val de Loire et Pays de la Loire
  • Agence Nationale de la Recherche, Association CANCEN (Cancérologie du Centre), CHRU de Tours, Inserm, Institut National du Cancer, Ligue Interrégionale contre le Cancer du Grand Ouest, université de Tours.

Les 4 équipes de recherches mobilisées :

  1. Niche, Nutrition, Cancer & Oxidative metabolism (N2COx) – Unité Mixte de Recherche (UMR) – INSERM et université de Tours ;
  2. Equipe « Apoptose et Progression tumorale » du Centre de Recherche en Cancérologie et Immunologie Intégrée Nantes Angers ;
  3. Imagerie, Cerveau et Neuropsychiatrie (iBraiN) – UMR INSERM et université de Tours ;
  4. Laboratoire Chimie Electrochimie Moléculaires et Chimie Analytique (CEMCA), UMR – CNRS et université de Brest

*Endogenous ether lipids differentially promote tumor aggressiveness by regulating the SK3 channel – Journal of Lipid Research : https://www.jlr.org/article/S0022-2275(24)00049-X/fulltext